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      Communiqués / manifestation turque à Lyon

Communiqués / manifestation turque à Lyon   20/03/2006

Communiqué du CCAF

Le Conseil de Coordination des Organisations Arméniennes de France (CCAF) dénonce avec la plus extrême vigueur les propos tenus lors d’une manifestation organisée le samedi 18 mars 2006 à Lyon par des associations turques de la région Rhône-Alpes.

Sous le signe de ralliement des Loups-Gris, organisation nationaliste d’extrême-droite turque, cette manifestation avait pour but d’empêcher l’érection, place Antonin Poncet à Lyon, d’un monument à la mémoire du million et demi d’Arméniens victimes du Génocide perpétré en 1915 par le gouvernement ottoman.

En dépit de la loi d’Etat votée par le Parlement français le 29 janvier 2001 par laquelle " la France reconnaît publiquement le génocide arménien de 1915 " et des résolutions successives du Parlement européen exigeant la reconnaissance par la Turquie du génocide arménien comme préalable à son adhésion, les manifestants ont brandi des pancartes proclamant "Non au mémorial d'un prétendu génocide" et "Il n'y a jamais eu de génocide arménien", marquant ainsi le caractère ouvertement négationniste de leur mouvement et leur mépris flagrant de la loi française et des résolutions européennes.

Le Conseil de Coordination des Organisations Arméniennes de France (CCAF) condamne la décision de la préfecture du Rhône, représentant l’Etat français, d’autoriser une telle manifestation qui bafoue les lois de la République. A cet égard, il rappelle les nombreuses mises en garde effectuées, au cours des dernières semaines, par les représentants du CCAF Rhône Alpes qui avait signalé aux représentants de l’Etat le caractère négationniste, raciste et antirépublicain d’une telle manifestation et les dangers qu’elle représentait pour l’ordre public.

Dans ce cadre, le CCAF apporte tout son soutien aux organisations arméniennes de la Région Rhône Alpes et notamment au CCAF Rhône Alpes dans le cadre des actions qu’elles entendent désormais engager pour que de telles manifestations soient dument sanctionnés et interdites.

En ce sens, le Conseil de Coordination des Organisations arméniennes de France (CCAF) entend saisir les plus hautes autorités de la République pour dénoncer ce grave manquement et pour lui demander de prendre très rapidement des mesures garantissant le respect de la mémoire des français d’origine arménienne. Le CCAF appelle ainsi le Président de la République, le gouvernement, la représentation nationale et les organisations politiques à tout mettre œuvre pour qu’avant la fin de l’année 2006, la France complète les lois existantes par des dispositions pénalisant le négationnisme du génocide des Arméniens.

Le CCAF appelle, en outre, toutes les organisations de la société civile française à se mobiliser contre cette offensive des forces négationnistes, racistes et anti-démocratiques lancée sur le sol européen par des factions ultranationalistes et anti-européennes instrumentalisées par le Gouvernement turc et ses représentants en Europe.

Paris, le 20 mars 2006
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La lettre de François Rochebloine 

Monsieur Nicolas SARKOZY
Ministre d’Etat, 
Ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement
du Territoire
Place Beauveau
75800 PARIS

Nos réf : 0614ta06

Monsieur le Ministre,

Selon plusieurs informations concordantes, je suis informé qu’une manifestation à l’appel de plusieurs associations turques de la région lyonnaise contre le Mémorial Lyonnais du génocide des Arméniens de 1915 sera organisée ce samedi 18 mars 2006 entre 14h00 et 18h00.

Cette manifestation s’inscrit dans le cadre d’une importante campagne orchestrée depuis la Turquie, visant à remettre en cause le travail de mémoire effectué en France avec la communauté d’origine arménienne.

Président du Groupe d’amitié France-Arménie à l’Assemblée nationale, j’ai l’occasion de rencontrer très régulièrement des responsables d’associations particulièrement préoccupés par la montée d’actions revendicatives provocatrices et inspirées par des sentiments de type négationniste, difficilement compatible avec les valeurs républicaines et la philosophie des Droits de l’Homme.

Face à la montée des tensions, et compte-tenu des risques de dérives possibles dans un tel contexte, la manifestation contre le Mémorial lyonnais me semble très inquiétante et appeler, de la part des pouvoirs publics à une extrême vigilance.

Aussi, il m’a paru indispensable de vous alerter sur la gravité de la situation.

Je vous rappelle enfin que la France a été le premier pays à reconnaître par une loi le génocide arménien de 1915, c’était le 29 janvier 2001.

Restant bien évidemment à votre entière disposition,

Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en l’assurance de ma haute considération.

François ROCHEBLOINE 
Député
17 mars 2006

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PHILIPPE PEMEZEC S’INDIGNE DES MANIFESTATIONS NEGATIONNISTES ORGANISEES CE WEEK-END A LYON

Suite aux affrontements du samedi 18 mars dernier, place Belcourt à Lyon, Philippe Pemezec, député de la 12ème circonscription des Hauts-de-Seine, dénonce un négationnisme rampant dans notre pays concernant le génocide arménien.

Il a d’ailleurs déposé une proposition de loi en son nom propre le 15 janvier 2004, visant à réprimer la négation de l'existence du génocide arménien dans les mêmes conditions que les autres crimes contre l'humanité (http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion1359.asp),

Philippe Pemezec a également cosigné celle de ses collègues Roland Blum et Richard Mallié, relative à l’incrimination pénale de la contestation publique des crimes contre l’humanité, permettant ainsi de sanctionner toute négation du génocide arménien.

L’empire Ottoman, entre 1915 et 1916, a planifié l’assassinat des deux tiers des Arméniens sur son territoire. Les hommes ont été massacrés tandis que les femmes, les enfants et les vieillards étaient déportés. La plupart d’entre eux ont été mis à mort au terme d’un long exode, de camp en camp, jusqu’aux déserts de Mésopotamie. Ce meurtre de masse, programmé par les autorités Turque, est l’un des premiers génocides – au sens définit par le droit international - de l’histoire.

Par la loi du 29 juillet 2001, la France a reconnu solennellement le génocide arménien.

La loi du 13 juillet 1990, antérieure à la reconnaissance de ce génocide, ne définit la possibilité de sanctionner la propagande ou la négation des crimes contre l’humanité que pour la période de la seconde guerre mondiale. Cette incohérence entre les textes législatifs exclue, de fait, du champ de la sanction la négation du génocide arménien comme elle a été pratiquée de manière insoutenable ce week-end à Lyon.

Philippe Pemezec a décidé de soutenir toutes les initiatives, qui visent à dénoncer la négation de l’existence du génocide arménien, dans les mêmes conditions que les autres crimes contre l’humanité. " Lyon a décidé d’accueillir un mémorial arménien, comme au Plessis-Robinson où nous avons installé dans le squares des martyrs, la statue du général Andranik afin de rendre hommage aux victimes du génocide au travers d’un des héros de l’indépendance, qui porte en son nom tout le combat du peuple arménien pour une Arménie libre. Ces initiatives permettent de ne pas oublier l’existence de ce génocide. Car nier l’existence d’un génocide, c’est tuer une seconde fois les victimes et donc raviver la douleur des survivants et de leurs descendants " a déclaré Philippe Pemezec.

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Lettre de l'Institut Tchobanian au Préfet du Rhône

Monsieur le Préfet,

Nous sommes profondément choqués d'apprendre que vous avez
autorisé une manifestation négationniste, organisée par des
associations turques demain 19 mars à Lyon, place Bellecour,
entre 14h et 18h.

Les citoyens français ne comprennent pas que vous puissiez
accepter que le génocide des Arméniens de 1915 soit ainsi bafoué,
alors que la France l'a reconnu publiquement par une loi de la
République promulguée le 29 janvier 2001. Aujourd'hui ignorant
cette reconnaissance vous vous rendez complice de cette
manifestation négationniste.

Il n'est pas trop tard pour réparer cette injustice.

Nous comptons sur les valeurs de la République.
Ne décevez pas cette confiance.

Cordialement,

Jean Varoujan SIRAPIAN
Président-fondateur de l'Institut Tchobanian
Directeur de la revue /Europe&Orient/
www.tchobanian.org  
18 mars 2006 


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